Millésime Bordeaux. Crédit Emilie Gorisse

Le vignoble de Bordeaux a été frappé par le gel printanier à la fin du mois d’avril 2017. Quatre nuits avec des températures inférieures à 0°C se sont succédées entre le 20 et le 28 avril. La majeure partie des dégâts sur les vignes ont été enregistrées au cours de la matinée du 27 avril. Le risque de gel printanier n’est en général pas particulièrement élevé à Bordeaux. 1991 est le dernier millésime lors duquel le gel a eu une forte incidence sur le rendement.. En 2017, l’effet de la topographie sur les dommages causés par le gel printanier est particulièrement frappant. Les dommages étaient graves dans les vallées, en raison de l’accumulation des lacs d’air froid, tandis que la plupart des pentes et des plateaux s’échappaient. Le printemps a été chaud et le mois de juin pluvieux. Le temps a été doux et sec en juillet et septembre, créant de très bonnes conditions pour les vignobles qui n’ont pas été affectés par le gel. Les précipitations ont été proches de la moyenne en septembre, causant quelques problèmes avec Botrytis. Dans l’ensemble, la qualité est bonne à très bonne, sauf pour les vignobles frappés par le gel. Après une gelée printanière, de nouveaux bourgeons se développent, qui accusent un retard de quatre à cinq semaines par rapport aux bourgeons qui se sont échappées du gel. Deux générations de raisins cohabitent ainsi dans un même vignoble, ce qui rend le choix des dates de vendanges particulièrement difficile. Certains cultivateurs ont réussi à différencier par un marquage les vignes endommagées et intactes et les ont vendangées séparément à la main, chaque génération de raisin étant ainsi parvenue à maturité parfaite. Avec beaucoup d’efforts, ces vignerons ont réussi à produire des vins fins dans un millésime particulièrement exigeant.